Le coryza, une maladie respiratoire très contagieuse entre chats
Un chaton aux yeux collés, dont le nez coule et qui éternue : il souffre probablement du coryza, une maladie infectieuse des voies respiratoires supérieures qui peut laisser des séquelles. Bien que des bactéries puissent jouer aussi un rôle dans son développement, cette affection est aussi appelée rhinotrachéite virale. Découvrez ici comment protéger votre chat du coryza.
Quels sont les symptômes du coryza chez le chat ?
Le coryza entraîne l’apparition de symptômes respiratoires et oculaires chez le chat : il éternue violemment comme s’il était enrhumé, il tousse, ses yeux et son nez coulent, il a de la fièvre, il a l’air fatigué, abattu… Les écoulements deviennent vite purulents ; en séchant, ils forment des croûtes qui bouchent le nez et gênent le chat pour respirer. Dans les cas graves, une bronchopneumonie peut apparaître.
Parfois, les symptômes oculaires sont les seuls visibles : cela va d’une simple conjonctivite (les yeux sont rouges et pleurent) jusqu’à des lésions graves de la cornée (kératites). Dans certains cas, des ulcères se forment sur la cornée : le chat a alors très mal et il a tendance à garder les yeux fermés.
Les chatons sont très sensibles au coryza
Le coryza peut toucher les chats à tout âge mais les symptômes sont généralement plus marqués chez un chaton, surtout s’il n’a que quelques semaines et que son système immunitaire n’est pas encore mature. Le chaton est souvent très abattu et perd l’appétit, d’autant plus que des aphtes peuvent se développer sur la langue et les gencives, l’empêchant de manger correctement.
Le coryza peut laisser des séquelles
Lorsque l’infection récidive (ce qui est une caractéristique du coryza), les lésions cornéennes peuvent s’aggraver au point que le chat devient progressivement aveugle. Un chaton qui a été sévèrement affecté par un épisode de coryza garde parfois aussi des séquelles au niveau de l’appareil respiratoire supérieur : il arrive que les sinus et les cartilages nasaux soient déformés, en particulier chez un persan ou un chat himalayen.
Comment soigner le coryza du chat ?
S’il est montré très vite à un vétérinaire et qu’un traitement adéquat est mis en place, un chaton atteint de coryza guérit en moyenne en 10 à 15 jours, bien que la durée de la maladie varie évidemment selon les individus et la gravité de l’atteinte. En plus de bien donner les médicaments prescrits par votre vétérinaire (des antibiotiques sont parfois nécessaires pour éviter les complications), soigner un coryza implique un « nursing » très attentif.
Des soins d’hygiène quotidiens
Nettoyez l’écoulement des yeux, le jetage nasal et enlevez les croûtes sous les narines de votre chaton aussi souvent que possible pendant sa convalescence ; inspectez aussi sa bouche et sa langue pour surveiller l’évolution des lésions éventuelles. Des séances d’inhalation (ou aérosolthérapie) pourront aussi être utiles pour faciliter sa respiration. Votre vétérinaire vous expliquera comment procéder.
Une alimentation adaptée au chat malade
Il est primordial que le chaton mange suffisamment pour reprendre des forces et continuer sa croissance normalement : soyez patient car, pour accepter de manger, certains chatons ont besoin d’être nourris à la main au début. Proposez un aliment humide très appétent, votre chaton aura moins de mal à l’avaler que des croquettes. Pour que votre chat ait encore plus envie de manger, servez l’aliment tiède, pour que les odeurs soient plus facilement perceptibles.
Lorsque le chat a vraiment beaucoup de mal à avaler des aliments solides, votre vétérinaire pourra vous conseiller un aliment liquide, adapté à la nutrition des chats convalescents.
Traitements complémentaires
En complément du traitement médical classique, d’autres approches présentent aussi un intérêt : l’homéopathie peut par exemple (ainsi que la phytothérapie, l’aromathérapie…) aider à limiter la gravité des symptômes et le risque de récidives.
Quelle est l’origine du coryza chez un chat ?
Plusieurs agents pathogènes peuvent être à l’origine du coryza chez le chat. Pour identifier la cause exacte avec certitude, le vétérinaire peut donc vous proposer de faire réaliser des analyses de laboratoire.
Des bactéries associées à des virus
Des bactéries (Bordetella bronchiseptica, Chlamydia felis…) sont fréquemment identifiées lors de coryza mais des virus jouent un rôle encore plus important : notamment un calicivirus et un herpès virus félin, impliqués chacun dans au moins 40 % des cas de coryza. La transmission de ces agents infectieux peut se faire de manière directe ou indirecte : caresser un chat malade peut suffire à contaminer le vôtre !
Un virus herpès souvent en cause
L’herpès virus responsable du coryza félin circule beaucoup : 50 à 70 % des chats ont déjà été en contact avec lui ! Ce virus se retrouve dans les sécrétions nasales, oculaires et orales, et la contamination virale se fait essentiellement par contact direct entre un chat infecté et un chat réceptif. Un chat malade qui éternue projette des particules virales jusqu’à plus d’un mètre !
Comme tous les virus herpès, ce virus félin peut rester « caché » dans l’organisme du chat sous une forme indétectable, même après la disparition des symptômes de coryza. Plus de 80 % des chats ayant été infectés une fois restent porteurs du virus, même s’ils sont apparemment en bonne santé.
Le coryza lié à l’herpès virus risque de récidiver
Chez environ la moitié des chats porteurs du virus herpès félin, ce dernier se réactivera plus tard, à l’occasion d’une chute passagère des défenses immunitaires. Les chats sont très sensibles au stress et un événement anodin peut faciliter cette réactivation. Il n’est donc pas étonnant qu’un chat puisse présenter à nouveau des signes de coryza après un déménagement, un changement de propriétaire, l’arrivée d’un nouvel animal à la maison, etc.
Un chat porteur du virus herpès peut contaminer d’autres chats
L’intensité des symptômes est en général faible quand il s’agit d’une récidive, surtout si le chat est vacciné, et ce nouvel épisode de coryza peut passer inaperçu. En revanche, quand le virus recommence à se multiplier, il entraine l’excrétion de particules virales par les voies respiratoires. Le chat porteur devient alors contagieux pour les autres chats pendant une période d’environ deux semaines.
Quand vacciner un chat contre le coryza ?
A cause de la fréquence du coryza félin, de sa grande contagiosité et de sa gravité potentielle, la vaccination des chats contre cette maladie est essentielle dès le plus jeune âge. Lorsqu’un chaton est déjà en période d’incubation au moment de la vaccination, celle-ci n’empêche pas l’infection mais l’intensité et la durée des symptômes de la maladie seront réduites.
Depuis la généralisation du vaccin contre le coryza, les formes graves de coryza n’ont pas disparu mais elles sont devenues plus rares. La vaccination contre le coryza peut être associée à celles qui protègent le chat contre deux autres maladies virales félines, la panleucopénie féline (ou « typhus » du chat) et la leucose (due au virus FeLV).
Vaccination d’un chaton de 6 à 8 semaines
Un chaton de 6 à 8 semaines recevra une injection vaccinale toutes les 3 à 5 semaines jusqu’à ce que la dernière injection ait lieu après l’âge de 16 semaines soit environ 3,5 mois. En tout, au moins 3 injections de primovaccination seront donc réalisées et la protection du chaton sera optimale.
Vaccination d’un chaton âgé de plus de 6 mois
Lorsque la primovaccination concerne un chaton âgé de plus de 6 mois, deux injections espacées de 3 à 5 semaines sont suffisantes.
Des rappels réguliers
Le premier rappel de vaccin contre le coryza interviendra entre l’âge de 6 mois et 1 an. Ensuite, les rappels seront à effectuer seulement tous les 3 ans. La seule exception concerne les chats vivant en groupe ou participant à des expositions ; dans ces situations où le risque de transmission du coryza est élevé, il préférable de faire un rappel de vaccin tous les ans.
FAQ
Si votre chaton manifeste des symptômes de coryza dans les jours qui suivent son arrivée chez vous, consultez rapidement le vétérinaire mais informez-en aussi la personne qui vous l’a vendu ou donné. Le chaton était sûrement en phase d’incubation de la maladie au moment où vous l’avez accueilli et le stress du départ aura déclenché l’apparition des premiers signes. Les chats et les chatons qui vivaient avec lui doivent donc être surveillés attentivement.
Lorsque les chatons perdent l’immunité transmise par leur mère et qu’ils ne sont pas encore vaccinés (entre 4 et 8 semaines environ), on dit qu’ils traversent une période critique ; ils sont alors réceptifs à de nombreux agents infectieux, dont ceux du coryza. C’est pour cela qu’il faut vacciner tôt et bien effectuer le nombre d’injections vaccinales requises.
Du fait de l’origine multifactorielle du coryza, les vaccins ne sont pas tous les mêmes : certains immunisent le chat uniquement contre les virus (herpès et calicivirus), d’autres associent la chlamydiose féline. De plus, le calicivirus impliqué dans le coryza félin est susceptible de muter et les vaccins contre le coryza doivent en permanence s’adapter à son évolution. En fonction du mode de vie de votre chat, le vétérinaire vous dira quel est le type de vaccin adapté à votre chat.
Le calicivirus félin est un virus assez résistant dans le milieu extérieur : il peut survivre 8 à 10 jours, ce qui favorise la transmission indirecte de la maladie, via des personnes ou des objets contaminés, porteurs du virus. L’herpès virus lui ne résiste que 24 heures dans le milieu extérieur.