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Les démangeaisons chez les chiens : causes et remèdes

#Chien#Santé 22/08/2022

Le prurit est le nom savant donné à la sensation particulièrement désagréable ressentie par les animaux (et les humains !) quand quelque chose les démange. Des enquêtes à l’échelle européenne montrent que les démangeaisons sont à l’origine de plus de 6 % des consultations vétérinaires canines. Chez 60 % des chiens, le prurit est quelque chose qui a tendance à récidiver.

Les puces : la cause n°1 du grattage

Même si elles sont loin d’être les seules responsables du prurit, les puces sont très souvent à l’origine du comportement de grattage. Lorsqu’elles piquent le chien pour faire un repas de sang, les puces lui injectent des enzymes dans la peau, ce qui rend les piqûres douloureuses et prurigineuses. 

Les allergies aux puces

On a longtemps dit que, chez les chiens sensibilisés à la salive de puce, une seule puce pouvait déclencher des signes d’allergie. Cette idée est aujourd’hui dépassée. On sait que le prurit répond à une notion de seuil : il faut que plusieurs facteurs d’irritation de l’épiderme se cumulent pour franchir le seuil de déclenchement du prurit chez le chien. 

Chez les individus extrêmement sensibles aux piqûres de puces, le prurit peut devenir dramatique car il pousse le chien à s’automutiler. De plus, une fois que les démangeaisons sont apparues, elles ont tendance à s’auto-entretenir. Mieux vaut donc anticiper les choses : prévenir l’apparition des démangeaisons implique de protéger le chien contre les puces pour assurer son bien-être. 

 

Traiter contre les puces

« Quand le traitement antipuces a-t-il été administré au chien pour la dernière fois ? » Il est toujours utile de se poser la question quand on voit son chien se gratter. Aujourd’hui, les produits insecticides ont des durées d’action parfois longues (jusqu’à 3 mois) mais il ne faut pas oublier de renouveler l’administration sinon les puces finiront toujours par revenir !

La puce est un parasite temporaire ; elle passe quelques semaines sur le chien, pond des œufs, puis vit l’essentiel de son cycle sous la forme de larve, de nymphe, puis de pré-adulte à l’intérieur de son cocon. Éliminer durablement les puces n’est donc possible qu’en traitant également l’environnement, ou en utilisant des produits insecticides qui empêchent les puces de se reproduire.

Les traitements antipuces actuels sont efficaces et faciles à administrer. Comprimés, pipettes à appliquer sur la peau, colliers (…), il y a l’embarras du choix. Demandez conseil à votre vétérinaire pour choisir le traitement qui conviendra le mieux à votre chien, en fonction de sa sensibilité aux puces, de la longueur de son pelage et de son mode de vie. Si votre chien se baigne souvent ou nécessite des shampooings réguliers, assurez-vous que le produit antipuce résiste à l’eau, ce n’est pas le cas de tous.

D’autres parasites cutanés peuvent être à l’origine de démangeaisons intenses chez un chien. Votre vétérinaire envisagera d’autres hypothèses s’il s’avère que les puces ne sont pas en cause. La gale des oreilles ou l’infestation par les aoûtats en font partie.

De nombreux chiens sont atopiques

La peau est le miroir de la santé en général et les chiens qui vivent à notre contact souffrent des mêmes maladies allergiques que nous. Environ 10 à 15 % des chiens sont considérés comme atopiques, c’est à dire que leur peau réagit très mal aux irritations en tout genre. Les chiens atopiques présentent un défaut d’origine génétique : la barrière cutanée ne remplit pas bien son rôle de protection. La peau se déshydrate plus rapidement, les bactéries et les levures prolifèrent abondamment et les allergènes pénètrent facilement dans la peau. 

Des démangeaisons très précoces

Les chiens atopiques ont tendance à développer des réactions allergiques intenses à la moindre sollicitation et les démangeaisons apparaissent très tôt, en général avant l’âge de 12 mois.

Classiquement, ces chiens se grattent surtout au niveau des extrémités des membres, de l’abdomen et de la face. Une otite externe est présente dans la moitié des cas. La peau irritée devient rouge, les poils tombent et des lésions secondaires peuvent se développer suite au grattage.

Des allergies alimentaires fréquentes

Un pourcentage non négligeable de chiens atopiques devient allergique à certaines protéines présentes dans l’alimentation. Les aliments les plus fréquemment incriminés chez le chien sont le bœuf, le poulet, les produits laitiers et le blé.

Pour trouver l’aliment en cause dans une allergie alimentaire, il n’existe pas de test sanguin fiable. En revanche, un régime hypoallergénique permet de solutionner de nombreux cas de prurit récidivant. Ce type de régime est formulé soit avec des ingrédients non encore consommés par le chien, soit avec des protéines hydrolysées, trop petites pour déclencher une réaction immunitaire. Dans les deux cas, on prévient ainsi les réactions allergiques.

 

La peau craint le sable et le sel

La plage peut représenter un espace de jeu formidable pour votre chien (quand sa présence est autorisée bien sûr) mais le sable risque de devenir une source d’irritation pour sa peau. Certains chiens sont particulièrement intolérants au sable (en particulier les chiens à poil ras). Même s’il ne se baigne pas, la peau du chien est aussi forcément en contact avec le sel déposé sur le sable. Le sel provoque parfois des irritations telles que le chien, en se grattant, risque de s’abîmer la peau et le pelage. 

Nettoyez soigneusement votre chien en rentrant de la plage. Commencez par un bon brossage pour enlever le sable et finissez par un rinçage à l’eau douce pour éliminer le sel. Le shampooing n’est pas forcément nécessaire. 

Vérifier la qualité de l’alimentation

Même en l’absence d’allergies alimentaires, la qualité de la peau du chien peut se dégrader si l’alimentation n’apporte pas tous les nutriments dont la peau a besoin. 

Des acides gras essentiels

Parmi l’ensemble des nutriments essentiels à la santé de la peau, il faut en particulier citer les acides gras insaturés (constituants majeurs de l’épiderme). Pour que la barrière cutanée reste efficace, le chien a impérativement besoin d’un apport en acides gras oméga 6 et oméga 3, en particulier de l’EPA et du DHA. Veillez à ce que votre chien reçoive ces acides gras essentiels au quotidien, grâce à la distribution d’un aliment où l’équilibre entre les différentes sources de matières grasses a été bien calculé. 

Les acides gras à longue chaîne agissent en faveur de l’intégrité de l’épiderme et contribuent à régulariser certaines manifestations allergiques. Ils exercent aussi un effet anti-inflammatoire sur la peau, qui calme les démangeaisons. 

Des protéines de bonne qualité

Le renouvellement des cellules cutanées consomme beaucoup de protéines. Si jamais l’aliment n’est pas assez riche en acides aminés indispensables, la qualité de la peau risque de se dégrader et cela favorise l’apparition de démangeaisons.

Des oligo-éléments et des antioxydants

Les oligo-éléments (en particulier le zinc) et des vitamines antioxydantes (vitamines A, C et E) doivent être présents en quantité suffisante pour lutter contre l’oxydation cellulaire.

Les antioxydants sont naturellement présents dans les végétaux, qu’ils protègent de la lumière et des attaques par les agents pathogènes. Chez les animaux, l’enrichissement de l’alimentation en antioxydants aide l’organisme à se défendre contre les agressions cutanées

 

Prendre soin de la peau du chien

Face à un chien qui se gratte beaucoup, le premier pas consiste à identifier et à traiter les causes des démangeaisons. Respect des protocoles de traitements antiparasitaires et soin apporté à l’alimentation permettent bien souvent d’améliorer la situation mais sachez que la vigilance sera toujours de mise avec un chien sensible. Vous apprendrez vite à reconnaître d’autres facteurs susceptibles de déclencher le prurit chez votre chien : acariens, pollens, certains produits d’hygiène, etc. 

Ne pas attendre que la situation empire

Il est particulièrement important d’agir aussitôt que des lésions de grattage se manifestent : désinfectez et traitez les plaies cutanées avant qu’elles ne s’infectent, sinon les lésions risquent de s’aggraver très vite. Votre vétérinaire pourra aussi vous prescrire des médicaments anti-inflammatoires à appliquer localement, lorsqu’une rougeur anormale se développe sur la peau.

Renforcer la barrière cutanée

Pour soulager un chien qui se gratte, tout ce qui peut faire du bien à sa peau mérite d’être envisagé.

Les acides gras essentiels

Utilisés régulièrement, certains produits de soins cutanés à base d’acides gras essentiels peuvent diminuer l’intensité et la fréquence des démangeaisons chez les chiens prédisposés. Agir de l’extérieur et de l’intérieur (via l’alimentation), c’est donner encore plus de chances à votre chien de recueillir tous les bénéfices des acides gras essentiels ! 

Ces produits sont proposés sous forme de sprays ou de pipettes à appliquer sur la peau. L’administration en pipette est intéressante parce qu’elle permet d’appliquer le principe actif là où la peau est la plus sensibilisée ou irritée. Chez les chiens à la peau très sensible, les résultats sont parfois si positifs que l’administration d’acides gras essentiels permet de calmer les démangeaisons tout en diminuant les doses des médicaments anti-inflammatoires, voire en arrêtant le traitement. 

Les huiles essentielles

Les acides gras sont parfois associés à certaines huiles essentielles aux propriétés apaisantes (ex : lavande, armoise, romarin, cèdre, etc.) qui contribuent aussi à calmer les démangeaisons et les douleurs cutanées. Ce type de produit peut être proposé sous forme de collier diffuseur : une fois au contact de la peau, le collier libère progressivement les ingrédients actifs pendant plusieurs semaines. 

 

Le plus souvent, plusieurs facteurs s’additionnent pour déclencher les démangeaisons et le prurit : l’irritation liée à la présence de parasites, un terrain allergique et le développement éventuel d’infections dans les plaies liées au grattage. Empêcher le chien de se gratter implique donc d’agir à plusieurs niveaux : il faut traiter la cause et les conséquences.

FAQ

Comment savoir si mon chien se gratte anormalement ?

Distinguer un prurit occasionnel sans gravité d’une irritation chronique de la peau nécessite de bien observer le chien : le chien se gratte-t-il même pendant qu’il joue ou qu’il mange ? Perd-il beaucoup ses poils ? Sa peau est-elle rouge et/ou abîmée ? N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour faire le point sur la gravité de la situation, surtout si votre chien appartient à une race réputée sensible à l’atopie.

 

Faut-il laver un chien qui se gratte ?

Si votre chien se gratte beaucoup, le vétérinaire pourra vous conseiller de faire régulièrement des shampooings émollients destinés à adoucir sa peau. Un chien, surtout s’il vit en milieu urbain, peut être lavé souvent à condition d’utiliser un shampoing spécifique (le pH de sa peau est différent de celui de l’homme) adapté à ses éventuels problèmes cutanés particuliers. Si les shampooings vous paraissent difficiles à réaliser souvent, utilisez des produits en mousse qui n’ont pas besoin de rinçage. 

 

Les démangeaisons peuvent-elles provoquer des troubles du comportement ?

Les démangeaisons poussent le chien à se gratter mais pas seulement : il peut aussi se lécher et se mordiller la peau, ou s’arracher les poils. Certains chiens en souffrent tellement qu’ils deviennent irritables et présentent parfois des réactions agressives. Le prurit du chien a donc souvent une influence négative sur la qualité de vie du chien et de la famille. Si vous voulez prendre soin de votre chien, pensez toujours à observer l’état de sa peau et prêtez-lui attention s’il se gratte anormalement !

 

Pour en savoir plus, découvrez cette vidéo ainsi que cet article :

Mon animal se gratte (source : vetopedia)