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Médiation par l’animal, une multitude d'applications

Tribune - 20/05/2022

Lors des journées professionnelles de l’Institut Français de Zoothérapie les 13 et 14 avril 2022, les intervenants ont partagé leurs expériences du travail thérapeutique avec la médiation animale. Une activité qui nécessite toutefois de connaître les besoins de l’espèce et de prendre soin des animaux impliqués, en tant qu’éducateur spécialisé mais aussi dans notre rôle de vétérinaire, notamment sur la prévention.

Ce colloque témoigne de l’essor de la méthode, réunissant près de 200 inscrit(e)s.

 

Large étendue des secteurs d’application

Pour François Beiger, fondateur de l’IFZ, l’objectif de ces Journées était de présenter l’étendue des secteurs dans lesquels la médiation animale est possible. Les interventions ont permis de présenter les applications auprès de jeunes enfants, adolescents, jeunes-adultes, personnes âgées avec des pathologies physiques, un handicap, une maladie (cancérologie, alzheimer), un trouble mental, de l’autisme, un échec scolaire, burn-out, dépression, maltraitance, la réadaptation psychosociale, la réinsertion chez des délinquants ou encore la stimulation cognitive, la motricité en maison de retraite. Dans tous les cas, les progrès observés sont liés aux interactions avec l’animal, son rôle apaisant, l’absence de jugement qu’il porte, l’authenticité qu’il encourage. Et parfois, la médiation animale permet également de travailler la dextérité, la mémoire, la concentration, etc.
Les intervenants étaient eux-mêmes de professions variées : infirmière, psychomotricienne, ergothérapeute, orthophoniste, sophrologue, psychologue, psychiatre, enseignant spécialisé, aide soignant en Ehpad… travaillant en établissement de santé, en centre hospitalier, en milieu carcéral, ou en centre de formation.

 

Les bienfaits de la médiation animale

Les animaux nous parlent, nous écoutent, diminuent notre stress et nous apprennent quelques responsabilités, ils apportent un apaisement et un bien-être incontestables chez l’humain.
La médiation par l’animal repose sur l’attraction que les animaux exercent sur les personnes malades et sur leur capacité à les stimuler. L’animal est le miroir de l’homme, il engage de la sympathie et énormément d’affection. A l’inverse de l’homme, il n’a pas de jugement et inspire la confiance. La relation Homme-animal et l’interaction créées apportent des réactions positives chez le patient sur lesquelles le soignant peut s’appuyer et engager une démarche thérapeutique. Cette démarche médicale va agir sur les capacités intellectuelles, fonctionnelles, sensorielles, cognitives et sociales de la personne en soins.

La zoothérapie permet à certains enfants introvertis ou hyperactifs par exemple, en manque d’estime de soi de se reconstruire et bien grandir. Pour les personnes en situation de handicap psychique ou mental, ayant des difficultés motrices ou sociales, la médiation par l’animal peut également compléter le travail des institutions spécialisées. Enfin, pour les personnes âgées, cette thérapie permet de mieux vieillir, de les accompagner quand elles souffrent de solitude notamment. Cette relation naturelle entre l’homme et l’animal renforcée est bénéfique pour tous, patients et soignants.

 

Connaître l’éthologie des espèces animales

Les espèces animales impliquées sont tout aussi diverses : chien et chat, lapin et cochon d’Inde, cheval, poney et âne, chèvre… Tous ces animaux médiateurs ont reçu une éducation spécialisée mais inversement, le thérapeute se doit de préserver leur bien-être. Avant de devenir zoothérapeute, des connaissances en éthologie de l’espèce de son animal sont indispensables.
Ainsi, le thérapeute doit connaître son animal médiateur, ses besoins, ses capacités, encore davantage que s’il était un animal de compagnie car il est nécessaire de prendre soin de l’animal qui prend soin de l’homme.

 

Hygiène et prévention

Laurence Ducrocq, vétérinaire, responsable médicale et scientifique du réseau Okivét (cf interview ci-dessous) est intervenue pour sensibiliser les thérapeutes aux risques sanitaires associés au contact avec l’animal, particulièrement en termes de zoonoses. Un suivi vétérinaire régulier, idéalement semestriel et au moins annuel, permet de mettre en place des traitements préventifs adaptés aux circonstances, d’apporter des conseils en nutrition, en hygiène, en comportement et de garder un animal médiateur en bonne santé, qui est en contact rapproché avec des personnes fragiles.

Interview de Laurence Ducrocq, responsable médicale chez Okivét

Pourquoi Okivét participe-il à ces Journées ?

Dès la création d’Okivét notre président Fabrice Crépin a noué un partenariat avec l’IFZ, qui s’inscrit dans notre démarche One Health.

Car en soignant l’animal, nous pensons à l’humain qui l’accompagne, qu’il côtoie, qu’il aide.

En tant que vétérinaires, il est de notre devoir d’aider à ce que la médiation animale se fasse dans les meilleures conditions sanitaires possibles, et que la relation soit durable grâce à un animal maintenu en bon état de santé.

Quels messages clés souhaitez-vous transmettre ?

Mon intervention souligne l’importance du suivi médical de l’animal médiateur, en sensibilisant notamment l’auditoire sur l’existence des zoonoses et des moyens de prévention, de la responsabilité collective en la matière, d’autant plus vraie que les contacts sont étroits et fréquents avec un public fragilisé. La médecine préventive est particulièrement cruciale dans un contexte où la connivence animal-être humain vulnérable se doit de durer le plus longtemps possible.

Quelles sont les applications en pratique vétérinaire ?

Un accueil privilégié des zoothérapeutes certifiés par l’IFZ est prévu dans notre réseau. Nos vétérinaires prennent le relais de nos messages médicaux et mettent concrètement en place les protocoles et conseils adaptés aux animaux en contact avec un public souvent fragile. Au-delà de cette participation au colloque, dont l’existence a été largement relayée, Okivét affiche son implication au travers d’une campagne de communication au sein de ses cliniques. Chacun connaît des aidants de personnes âgées, des parents en difficultés du fait d’un handicap, des personnes gravement accidentées, des enfants en échec scolaire… Demain, nous pouvons tous devenir proche aidant. Connaître l’IFZ est un atout dans ce contexte.

Par ce partenariat avec l’Institut Français de Zoothérapie, Okivét continue de s’inscrire dans une démarche de santé responsable.

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